Bibliographie

Livres de Raymond Humbert

  • Images du roi Camembert, Editions Hier et demain, 1978
  • Le Sabotier, Editions Berert-Levrault, 1979
  • Le Temps des artisans, Editions Hier et demain, 1980
  • La Bretagne – Mémoire de la vie quotidienne, Editions temps actuels, 1981
  • Le Temps des paysans, Editions Temps actuels, 1982
  • Les Jouets populaires, Editions Temps actuels, 1983
  • La Marine populaire, Editions Messidor, 1985
  • Gestes et oeuvres des artisans, Editions Denoël, 1987
  • Le Symbolisme dans l’art populaire, Editions Dessain et Toira, 1988
  • Il était une fois la Révolution : les manuels scolaires racontent : 1789-1799, Editions Dessisn et Tolra, 1989
  • L’Art insolite (texte écrit en 1980), Editions du Seuil, 2001
  • Métiers oubliés, (textes repris), Editions du Chêne, 2003
  • Les Jouets d’autrefois, (nouvelle édition), Editions du Seuil, 20016

 

Ouvrages pédagogiques de Raymond Humbert, Editions Dessain et Tolra

  • La Vie des marionnettes, 1987
  • L’Atelier des enfants n°1, 1988
  • L’Atelier des enfants n°2, 1988
  • L’Art mural des enfants, 1989
  • Les Jouets en bois, 1989
  • L’Atelier de modelage, n°1, 1990
  • L’Atelier de modelage, n°2, 1991
  • La Pyrogravure, 1990

 

Participation de Raymont Humbert, Livres et catalogues

  • « Artisanat rural / artisanat urbain » dans André Velter et Marie-José Lamothe, Le livre de l’outil, Editions Hier et deamin, 1976
  • Artiste/Artisans, catalogue, Musée des arts décoratifs, Paris, 1977
  • Boîte en fer et fil de fer, catalogue, Centre Beaubourg, Paris, 1978
  • Le grand dictionnaire d’histoire de France,  sous la direction d’André Castelot et d’Alain Decaux, Librairie Académique Perrin
  • Au début le jouet, catalogue, Louvre des Antiquaires, Paris, 1979
  • Lettres à la Révolution, Editions des Trois Cailloux, Maisons de la Culture d’Amiens, 1989

 

Sous le regard de Jacqueline

Il voyage… uniquement dans son jardin, le lieu de tous ses paysages. Nous ne quittons jamais longtemps Laduz sauf l’été que ous passons sur la côte rocheuse de Porspoder.

Je le vois préparer ses pinceaux, ses pots de pigments, de colle, de vernis, de sable fin rapporté des plages de Bretagne, le tout rangé dans un carton d’emballage.

Aujourd’hui, comme support, il choisit du papier Ingres dont il assemble les feuilles par multiples de trois, six, neuf ou douze, au fur et à mesure de sa composition.

Raymond peint au sol, agenouillé sur une mince et longue planche posée sur des parpaings qu’il déplace. Je m’étonne toujours de la manière dont il procède, depuis le bas en remontant, d’une écriture rapide, précise, sans repentir… Et si plus trad, je lui parle de cette incroyable sûreté, il me répond dans ce petit rire bred dont chacun se souvient, que tout est dans sa tête et qu’il n’a plus qu’à exécuter.

Immergé dans ce milieu végétal, envahi de lumière changeante, dans le vent ou le soleil, Raymond ne se soucie guère du « motif réel » et va au plus profond de ses sensations. Il fait corps avec la nature. De chaque saison, il sublime la vie, c’est un paysagiste dans l’âme, je le vois encore se confronter aux éléments avec une apparente sérénité. L’exubérance et l’assurance de sons graphisme où se mêlent tourbillons, griffures, éclats de couleurs et de lumière, me troublent… Tout y concourt: le pinceau – dont le manche, tout alourdi de la peinture séchée qui l’enrobe, fait contrepoids comme le ferait l’outil d’un artisan, permettant, avec les deux ou trois longs poils qui lui restent, cette écriture vigoureuse – la matière – ce mélange abondant de pigments, de colle et de sable qui contraste avec de délicates transparences -, le papier choisi, aux éclats de blancs voulus…. Pour exprimer son art, il a un besoin irrésistible d’aller au plus profond de lui-même.

Plus travaillées que les peintures sur papier – « d’un premier jet », large, griffé-, les toiles, peintes également au sol, le sont aussi dans le temps présent, « reflet » de sa pensée vive et déterminée. Pour qu’elles sèchent à l’abri – et cela, été comme hiver – nous les rentrons bien horizontalement.

Chaque été, face à Ouessant, Raymond dessine cette côte rocheuse située à l’extrême pointe de la Bretragne. En symbiose avec le flux et le reflux de la mer quand es vague s’élancent puis se brisent et s’enfoncent dans de vastes abîmes, ou quand elles irisent la surface de l’au de mouvements réguliers, les galets roulés par la marée montante ou les rochers aux formes étranges attirent ce terrien qui cherche à percer le mystère de cette nature grandiose – sauvage et belle. Sur le « motif », ses dessins sont précis, figuratifs. Dans son atelier de Laduz, Raymond réalisera de grands formats peints aux pigments et à la colle, il ne retiendra que la forte impression ressentie du mouvement des vagues.

Dans les dernières oeuvres de sa vie, il reviendra aux nature mortes. Par les thèmes répétitifs et obsessionnels qui sont exprimés, je ne peux qu’être touchée et interrogative. A l’évidence l’artiste est seul face à la création, face à son destin. Avec avidité, il cherche la vie; avec opiniâtreté, il veut dompter la mort.

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Oeuvre de Raymond Humbert
Oeuvre de Raymond Humbert; droits réservés soumis a autorisation. musee@laduz.com
Paysage, dimension 150×190. Photo Philippe Cibille