La Mer d’Iroise
ABBAYE ST GERMAIN – AUXERRE du 28 Juin au 31 Octobre 2014
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Jacqueline Humbert:
[…] En 1973, notre amie, Marie-José Drogou, collaboratrice et photographe pendant de longues années, nous invita chez elle, à Porspoder, petit bourg en bordure de la mer d’Iroise. Cette côte sauvage est formée de rochers, de dunes et de criques. La présence de la presqu’île Saint-Laurent, cet espace sauvage protété, fut chaque été, pendant quinze ans, le refuge de Raymond Humbert. Il passait ses journées à dessiner les mouvements des vagues et du sable à marée basse… chaos de roches et levées de galets.
Par temps de grands houles et de fortes déferlantes, il était extrêmement fasciné par ces paysages grandioses, lui qui avait la phobie de l’eau. La mer d’Iroise est connue et redoutée de tous les navigateurs pour la dangerosité des courants du Fromveur, situé entre l’archipel de Molène et l’île d’Ouessant. Ces éléments impressionnaient fortement Raymond. Dans ses oeuvres, il a les a sublimés avec force.
Fin de l’été 1989, de retour à Laduz, ses peintures, « les grands vagues », en noir et blanc, parfois avec des ajouts de bleu et de brun, furent réalisées à l’atelier: oeuvres su papier 125x100cm dont deux triptyques 240 x 450 cm chacun. En 1990, étrangement, il reviendra à un dessin à la mine de plomb, très figuratif et précise de la côte.
Lors de nos séjours en Bretagne, nous nous sommes aussi intéressés à l’histoire et à la culture de cette attachante région. Raymond voulait tout voir, tout savoir, tout comprendre de ce monde à forte personnalité.
« Nous sommes à la jonctions des eaux,
nous sommes les contemplateurs,
des grandes noces de la Manche et de l’Atlantique…
Mer ivre et rimbaldienne.
Souffle! Vent! Chaos de mort!
Passage des vivants! Flux et reflux! Marées… » »
Xavier Grall – extrait du livre Le Cheval couché, 1977
Philippe Chabert – Conservateur en chef du Patrimoine – un extrait du catalogue Raymond Humbert « fou de dessin »
« À Porspoder, dans le Finistère, qu’il fréquentait chaque été, Raymond Humbert, dessinait inlassablement et implacablement la côte de Porspoder à Porsall. Il captait la grève, les rochers alentour, les déplacements du sable sous l’effet du vent, le frémissement de toute surface sous la lumière changeante, l’accumulation des galets répartis au gré des courants marins … puis la mer, dont il ne retenait que le mouvement répété et obsédant des vagues, tout en tentant d’en saisir le sens. On songe aux dessins de Victor Hugo inspiré par Guernesey ! Dessin et peinture ne font qu’un. »